Après l’indépendance du Pakistan, il a été noté que les décennies 1950, 1960 et une grande partie des années 1970 peuvent être considérées comme le fer de lance des initiatives mondiales d’éradication de maladies telles que le paludisme, la variole, etc. Toutefois, la conférence d’Alma Ata sur les soins de santé primaires, en 1978, a marqué le début des efforts mondiaux en matière de prévention et de soins de santé primaires. Ces efforts ont reçu un nouvel élan avec la tenue de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) en septembre 1994 au Caire, qui a fait avancer l’intégration des questions de population dans le développement.
Cette conférence historique a conclu que la santé reproductive et l’égalité des sexes sont essentielles pour parvenir à un développement durable. Il existe donc un lien entre le développement socio-économique et les droits des hommes et des femmes en matière de santé génésique et l’accès aux services. L’année 2019 marque les 25 ans de la déclaration de la Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD). C’est pourquoi le thème de la Journée mondiale de la population de cette année est “25 ans de CIPD” : Accélérer la promesse”.
La Journée mondiale de la population s’accompagne donc d’une nouvelle détermination à mettre en œuvre les engagements de la CIPD dans la lettre et l’esprit. En outre, les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés en 2000 ont mis en lumière le programme de développement global. La planification familiale est toujours restée au cœur de ces engagements internationaux. Toutefois, après une décennie de poursuite des OMD, il a été constaté que plusieurs pays en développement ne seraient pas en mesure d’atteindre les OMD d’ici 2015.
C’est dans ce contexte que les dirigeants du monde entier se sont réunis à Londres le 11 juillet 2012 et ont discuté des moyens d’accélérer les progrès dans les pays qui sont restés à la traîne des OMD en matière de planification familiale. Le Pakistan est l’un de ces pays.
Lors du sommet de Londres, le Pakistan a pris peu d’engagements significatifs. Le Pakistan s’est notamment engagé à atteindre un taux de prévalence contraceptive (TPC) de 55 % (révisé ultérieurement à 50 %) d’ici à 2020, contre 35 % en 2012-2013 ; le financement des programmes de planification familiale et l’achat de contraceptifs seront renforcés ; tous les établissements publics et privés proposeront des services d’espacement des naissances ; les agents sanitaires féminins (LHW) seront recentrés sur leur mission initiale, à savoir la planification familiale.
À l’époque de ces engagements, le Pakistan avait déjà introduit un amendement constitutionnel historique, connu sous le nom de 18e amendement. Conformément à l’amendement, la santé et la population, ainsi que d’autres secteurs sociaux, ont été transférés aux provinces. Il est donc devenu de la responsabilité des provinces de contribuer aux engagements internationaux du Pakistan.
La province de Sindh a pris les devants à cet égard et est devenue la première province à proposer une feuille de route ou un plan pour atteindre les objectifs de FP2020 fixés lors du sommet de Londres. Ce plan est connu sous le nom de “plan de mise en œuvre chiffré (PMC)”. D’autres provinces sont en train d’élaborer ou sont sur le point d’achever leur PMC respectif. Le CIP Sindh a été lancé par le ministre en chef de l’époque en décembre 2015. Il a été conclu que le département de la protection de la population serait l’agence chef de file pour la mise en œuvre du PIC. Le gouvernement du Sindh a également mis en place le groupe de travail FP2020 du Sindh – un groupe de travail chargé de superviser et de fournir des orientations politiques sur la mise en œuvre du CIP et d’examiner les progrès réalisés en matière de planification familiale dans le Sindh. Le ministre de la santé et de la population préside le groupe de travail.
Le CIP est le résultat d’un processus de consultation approfondi entre les secteurs public et privé, y compris le ministère de la santé et ses programmes tels que LHWs, MNCH, l’éducation, la planification et le développement (P&D). Le PIC est basé sur des pratiques éprouvées et des enseignements tirés de l’expérience. L’objectif principal du CIP est d’augmenter le taux de prévalence contraceptive (CPR) de 30 % en 2012-2013 à 45 % d’ici 2020 en générant 1,2 million d’utilisateurs supplémentaires.
Il existe six domaines stratégiques de PIC, à savoir une meilleure coordination entre les départements de la santé et de la population grâce à une intégration fonctionnelle au niveau des sous-districts ; la garantie de la qualité grâce à l’application des normes et aux formations ; la garantie de la disponibilité de contraceptifs de qualité ; l’expansion des services pour les pauvres et les jeunes grâce à des bons d’achat. L’éducation basée sur les compétences de la vie courante (LSBE) pour les adolescents, la satisfaction de la demande et la sensibilisation, la responsabilité des performances et le renforcement des systèmes. Le gouvernement du Sindh a réservé des fonds pour la mise en œuvre du PIC.
Le CIP Sindh est un mécanisme de coordination, technique et de financement pour FP2020. À la veille de la Journée mondiale de la population 2019, nous devons nous engager à faire preuve d’un nouvel élan. Parce que les faits le suggèrent, l’espacement des naissances a le potentiel de réduire la pauvreté, de renforcer l’alphabétisation et d’améliorer la prospérité des ménages et des communautés. Et c’est l’objectif des Objectifs de développement durable (ODD) promis pour 2030.
Le groupe de travail FP2020 du Sindh, dirigé par le ministre de la santé et de la population, a introduit des réformes fondamentales au niveau des politiques, des programmes et de la législation. Voici les réalisations du Sindh :
— Le Sindh est la seule province du Pakistan à avoir un seul ministre pour les départements de la santé et de la population, car ces deux sujets sont liés. Cette initiative est conforme aux meilleures pratiques mondiales dans le secteur de la santé.
— Toutes les parties prenantes concernées par la planification familiale sont réunies au sein du groupe de travail FP2020 du Sindh.
— En réponse aux recommandations du CCI, le ministre principal a mis en place un “groupe de travail sur la population du Sind” sous sa présidence.
— Après le 18e amendement, le Sindh a multiplié par huit son financement pour la population.
— Les travailleurs sociaux sont désormais autorisés à administrer la première dose de l’injection d’espacement des naissances de 3 mois.
— Les assistants familiaux sont autorisés à administrer des méthodes à action prolongée comme la Jadelle.
— Le Manuel des normes pour les services de planification familiale a été élaboré pour garantir la qualité des services de planification familiale.
— Les ONG reçoivent gratuitement des contraceptifs de la part des personnes handicapées.
— 256 hôpitaux et cliniques privés sont déclarés centres de services de santé reproductive (RHS B) en collaboration avec le gouvernement PWD du Sindh.
— L’éducation basée sur les compétences nécessaires à la vie courante (LSBE) a été intégrée au programme d’études et 54 000 enseignants sont formés à la LSBE afin de doter les enfants et les jeunes de compétences leur permettant d’améliorer leur vie.
— Des ONG locales sont engagées pour travailler avec des volontaires appelés “conseillers SukhiGhar” dans 10 districts du Sindh.
Selon la dernière enquête PDHS, au cours des cinq dernières années, le taux de mortalité maternelle dans les zones rurales du Sindh a augmenté de 4 points de pourcentage. Toutefois, le taux de croissance global de la province est passé de 30 % à 31 % au cours de cette période. Ce changement progressif est dû à la diminution du nombre d’habitants dans les zones urbaines de la province. Les réformes susmentionnées devraient entraîner une augmentation rapide du TPC au cours des prochaines années, et notamment une augmentation significative d’ici à 2020.
(L’auteur est conseiller technique, CIP Population Welfare Department Government of Sindh Personne de contact, FP2020 Sindh)