La taille de la population des jeunes d’aujourd’hui fait de la santé et du bien-être des jeunes un défi d’une ampleur et d’une urgence sans précédent. La santé sexuelle et reproductive (SSR) est essentielle pour relever ce défi. Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont la deuxième cause de mortalité chez les adolescentes dans les pays en développement. En outre, alors que les décès liés au VIH ont chuté de 35 % depuis 2005, les décès parmi les adolescents sont en augmentation (Bureau de l’Envoyé du Secrétaire général pour la jeunesse, 2015). Pour améliorer l’état de santé des adolescents, la communauté mondiale de la santé doit se pencher sur les questions de santé sexuelle et reproductive. Pourtant, les adolescents du monde entier se heurtent encore à des obstacles qui les empêchent d’accéder aux services et aux informations en matière de santé sexuelle et reproductive. L’accès restreint aux services de santé sexuelle et reproductive et à l’information laisse les adolescents exposés aux risques de grossesse non planifiée, au VIH et à d’autres infections sexuellement transmissibles (IST). Pour réduire les obstacles auxquels se heurtent les adolescents à la recherche de services et d’informations en matière de santé sexuelle et reproductive, il est nécessaire d’aborder cette question sous un angle nouveau : la stigmatisation et la discrimination.
La stigmatisation est un processus social complexe qui conduit souvent à l’exclusion sociale et économique d’individus et de groupes. La stigmatisation vise souvent les personnes qui transgressent – ou qui sont perçues comme transgressant – les normes sociales régissant un comportement approprié. Les individus et les groupes stigmatisés peuvent à leur tour faire l’objet d’une discrimination. Ensemble, la stigmatisation et la discrimination ont été reconnues comme des obstacles majeurs à l’accès aux services de prévention, de soins et de traitement du VIH. Pourtant, les effets de la stigmatisation et de la discrimination sur l’accès des adolescents à la planification familiale et à d’autres services de santé sexuelle et reproductive ont reçu relativement peu d’attention (Waymoi et al., non publié).
Une étude réalisée en 2014 en Tanzanie par le Health Policy Project (HPP) financé par l’USAID et les National Institutes for Medical Research (NIMRI) à Mwanza, en Tanzanie, met en lumière la manière dont la stigmatisation et la discrimination constituent des obstacles à l’accès des adolescents aux services et informations de SSR (Waymoi et al., non publié). Les résultats de l’étude, qui a examiné l’impact de la stigmatisation et de la discrimination sur l’accès des adolescents à la planification familiale, soulignent la nécessité d’accorder une attention et des ressources supplémentaires à la stigmatisation et à la discrimination dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive des adolescents.