L’aggravation de la crise humanitaire au Sud-Soudan empêche les adolescentes d’accéder aux services de planification familiale

A refugee woman from the Dafur region

L’aggravation de la crise au Sud-Soudan, due à un conflit interne, a entraîné le déplacement de plus de quatre millions de personnes. On estime que 85 % d’entre eux sont des femmes et des enfants. Ce conflit et les déplacements massifs qui en résultent ont empêché de nombreuses personnes, notamment des femmes et des jeunes filles, d’accéder aux services de santé essentiels, en particulier aux informations et aux services de planification familiale, qui ne sont pas toujours inclus dans la réponse aux crises.

“En tant que ministère, nous sommes en train de revoir nos politiques en matière de réponse et de préparation aux situations d’urgence et de veiller à ce que les services de santé sexuelle et reproductive (SSR) soient intégrés dans ces politiques. Cela permettra de réduire le nombre de cas où les jeunes n’ont pas accès aux services de planning familial” Kuotwel Mading, directeur général adjoint du ministère de la santé du Sud-Soudan.

Selon la dernière enquête démographique et sanitaire du Sud-Soudan, l’âge médian des premiers rapports sexuels au Sud-Soudan est de 14 ans et 300 adolescentes sur 1000 sont enceintes, ce qui représente l’un des taux les plus élevés de grossesse chez les adolescentes en Afrique subsaharienne.

La situation a été aggravée par l’afflux de plus de 300 000 réfugiés au Sud-Soudan en provenance du Soudan, de l’Éthiopie, de la République démocratique du Congo (RDC) et d’autres pays voisins, ce qui a mis à rude épreuve un système de santé déjà surchargé.

La connaissance des contraceptifs chez les jeunes est exceptionnellement faible, 81% des jeunes sud-soudanais interrogés ne connaissant aucune méthode contraceptive. Près des trois quarts de la population ont moins de 30 ans et 90 % vivent dans des zones rurales. (SS DHS 2022)

Le budget de la santé du Sud-Soudan s’élève à 77 millions de dollars US, soit 2 % du budget national. Seul 1 % du budget du ministère de la santé est consacré à la santé génésique, alors que le taux de prévalence de la contraception est l’un des plus faibles d’Afrique subsaharienne (4 %). Il reste donc peu de fonds pour l’achat de produits de planification familiale destinés au secteur public, et l’on compte plutôt sur les donateurs et les partenaires internationaux pour soutenir l’achat de produits de santé essentiels.

Lorsque la délégation du FP2030 au Soudan du Sud a participé à la Conférence internationale sur la planification familiale à Pattaya, en Thaïlande, en novembre 2022, elle était à la recherche de solutions. Le centre régional du FP2030 pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique australe (ESA) existait depuis à peine un mois, et c’est au cours d’une rencontre au stand du FP2030 que la délégation du Sud-Soudan est entrée en contact avec les points focaux ougandais. La délégation du Sud-Soudan souhaitait en savoir plus sur la mobilisation des ressources nationales (DRM) pour le planning familial, car elle avait beaucoup de mal à persuader le gouvernement d’investir dans le planning familial. Le personnel de FP2030 a organisé une conversation d’introduction entre eux et des partenaires ougandais qui avaient travaillé avec des organisations de la fonction publique (OSC) et des parlementaires et avaient plaidé avec succès en faveur de la gestion des risques de catastrophes.

La délégation du Sud-Soudan a pu rencontrer personnellement le Consortium ougandais pour la planification familiale après l’atelier des points focaux de l’Afrique anglophone qui s’est tenu en juin. Au cours de cette réunion, ils ont appris comment l’Ouganda a mis en place une coalition d’organisations de la société civile qui s’est engagée auprès des parlementaires pour plaider en faveur d’un financement national de la planification familiale. Ils ont appris les étapes à suivre pour mettre en place une coalition similaire au Sud-Soudan.

Le Sud-Soudan est le pays le plus récent d’Afrique à s’engager dans le programme FP2030, et ses investissements dans les budgets de santé sont parmi les plus faibles. Cependant, le Soudan du Sud s’est stratégiquement engagé à améliorer ses résultats en matière de santé par le biais de son engagement FP2030 et de l’attention qu’il porte aux objectifs de développement durable. Le Sud-Soudan a lancé son engagement FP2030 et s’est engagé à augmenter son financement de la santé à 12 % et à investir 3 % de ce montant dans la planification familiale.

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