L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest de 2013 à 2016 a fait plus de 11 000 morts (Organisation mondiale de la santé 2016a) et a dévasté les systèmes de santé déjà fragiles du Liberia, de la Sierra Leone et de la Guinée. Pendant la crise, les pénuries de personnel, les quarantaines, les interruptions de la chaîne d’approvisionnement, les fermetures d’établissements de santé et la peur des établissements et des travailleurs de la santé ont entraîné des perturbations importantes dans la fourniture et l’utilisation d’une gamme de services de santé, y compris les services de santé et la chirurgie pour les patients hospitalisés (Bolkan et al. 2014), le traitement du paludisme (Plucinski et al. 2015), les vaccinations (Barden-O’Fallon et al. 2015), les soins obstétriques (Barden-O’Fallon et al. 2015 ; UNWomen 2014) et la planification familiale (Barden-O’Fallon et al. 2015 ; UNWomen 2014 ; Camara et al. 2017).
En février 2015, l’Organisation des Nations unies (ONU) a publié une alerte sur le genre indiquant que l’accès réduit aux contraceptifs en raison de la crise d’Ebola exposerait les femmes à un risque accru de grossesse non désirée (ONU Femmes 2014). Compte tenu des risques de grossesse non désirée et des taux élevés de mortalité maternelle et infantile dans les trois pays touchés avant la crise Ebola, l’interruption de ces services et les lacunes potentielles dans la couverture contraceptive risquaient de faire reculer les progrès récents en matière d’utilisation des contraceptifs et de santé maternelle et infantile. La planification familiale avant et après la crise Ebola : un retour en arrière dans les progrès récents en matière d’utilisation des contraceptifs et de santé maternelle et infantile. Une étude de l’impact d’Ebola sur les soins de santé reproductive dans un district de Guinée a révélé une baisse de 50 % des consultations de planification familiale au plus fort de la crise (Camara et al. 2017). Avant la crise, le Libéria et la Sierra Leone avaient enregistré des progrès dans l’augmentation de la prévalence de la contraception, passant de 12 à 21 % de toutes les femmes au Libéria entre 2007 et 2013 (Liberia Institute of Statistics and Geo-Information Services 2008, 2014) et de 8 à 21 % en Sierra Leone entre 2008 et 2013 (Statistics Sierra Leone 2009, 2014). La prévalence en Guinée est restée faible et relativement constante (Institut National de la Statistique/Guinée et ICF International 2013), n’augmentant que de 6,8 à 7,0 % entre 2005 et 2012. En raison de l’absence de statistiques numériques sur les services publics avant et pendant l’épidémie, nous n’avons pas inclus la Guinée dans notre analyse. Il est essentiel de comprendre l’impact de la crise sur les services de planification familiale pour pouvoir élargir l’accès à la contraception dans ces pays et mieux se prémunir contre les effets négatifs des crises futures.