Pleins feux sur les pays en matière de plaidoyer : Cameroun

Étude de cas 1 sur 2 : L’éducation sexuelle dans le nord-ouest du Cameroun

Enjeu : L’éducation sexuelle est essentielle pour aider les adolescents et les jeunes à prendre conscience de leur santé et de leurs droits en matière de procréation. Le Nord-Ouest du Cameroun a tout à gagner d’un programme d’enseignement de la santé génésique qui intègre l’éducation sexuelle dans les écoles tout en maximisant la participation et la réception des jeunes. L’été précédant la reprise de l’école en septembre 2017 a constitué une fenêtre d’opportunité pour mener des actions de plaidoyer auprès des parties prenantes locales et soutenir les écoles locales pour piloter des programmes d’éducation à la planification familiale pour les élèves âgés de 10 à 18 ans dans le nord-ouest du Cameroun.

Action : Grâce au financement du mécanisme de réponse rapide de FP2020, Youth Health International (YHI) a réussi à former 650 éducateurs pairs, 395 enseignants et 140 infirmières scolaires et infirmières de cliniques liées à l’école sur la communication et le programme d’enseignement en matière de santé reproductive dans les écoles. YHI a également organisé trois sessions de formation de 8 heures avec 50 parties prenantes dans chaque site de projet et a organisé des sessions de formation d’une semaine pour 100 éducateurs pairs en tant qu’ambassadeurs de la santé reproductive dans les écoles de chaque site de projet. Grâce à ces formations, plus de 109 500 adolescents ont participé à 9300 sessions de formation à la santé reproductive en milieu scolaire, et 35 clubs de santé dirigés par des étudiants ont été créés.

Impact : À la suite des formations dispensées par YHI, les cliniques liées aux écoles ont fait état d’une augmentation générale du nombre d’adolescents se rendant dans les centres de santé, en particulier pour obtenir des contraceptifs d’urgence, des conseils volontaires et des tests de dépistage du VIH. Ce mouvement scolaire, associé à des efforts de sensibilisation régionaux et locaux, a débouché sur une déclaration régionale signée par le gouvernement, les autorités locales et les parents, qui donne la priorité aux programmes de santé génésique en milieu scolaire. Le ministère de l’éducation s’est également engagé à allouer des lignes budgétaires à l’éducation à la santé génésique et à l’inclusion d’un programme d’études sur la santé génésique dans les écoles à plus grande échelle.

Étude de cas 2 sur 2 : Plans d’action chiffrés

Enjeu : En 2017, de nombreux décideurs politiques au niveau des districts et des municipalités n’avaient pas encore désigné de lignes budgétaires spécifiques pour les programmes de planification familiale (PF). Les mois précédant le cycle budgétaire 2017 d’août-septembre et les élections générales ont représenté une opportunité vitale pour les défenseurs de garantir le financement des programmes de planification familiale aidant les femmes en âge de procréer.

Action : Grâce au financement du mécanisme de réponse rapide de FP2020, YHI a organisé des séminaires de formation pour les décideurs politiques, les chefs religieux et les représentants de la société civile dans 15 municipalités afin de soutenir la PF en tant que priorité pour les programmes et les budgets de santé. Après ces sessions de renforcement des capacités, YHI a assuré le suivi des stagiaires et coordonné l’élaboration de plans d’action pour le PF au niveau municipal afin de s’assurer que le PF est bien positionné dans la programmation et la budgétisation jusqu’en 2020, conformément à l’engagement du pays en faveur de FP2020. Un plan d’action chiffré (2018/2019) a été élaboré, approuvé et inclus dans les plans de développement communaux par divers services de santé de district, le ministère de la Santé, les OSC et les autorités locales, et est actuellement en cours de mise en œuvre.

Impact : Pour la première fois dans le pays, quinze maires ont alloué des parties de leur budget 2018/2019 à des activités de planification familiale, y compris l’achat de contraceptifs allant de 2 millions de francs CFA (3 700 dollars) à 5 millions de francs CFA (9 000 dollars). On estime que plus de 330 000 femmes en âge de procréer dans ces communautés en bénéficieront. Cinq stations de radio ont en outre choisi d’accorder un espace et un temps d’antenne hebdomadaires gratuits aux questions de planification familiale à partir de janvier 2018.