Personne n’est laissé pour compte : la poursuite de l’objectif de 120 millions d’utilisateurs supplémentaires de PF2020 a-t-elle laissé certaines femmes de côté ?

Article rédigé par Shiza Farid, Jason Bremner (directeur principal, Data &amp ; Performance Management at FP2030), et Emma Anderson

En 2012, lors du sommet de Londres sur la planification familiale, les principaux partenaires de la planification familiale se sont réunis pour redynamiser le mouvement de la planification familiale et accélérer les progrès vers l’accès universel à la planification familiale. Le sommet a débouché sur la création du partenariat “Planification familiale 2020” (FP2020), dont l’objectif est d’améliorer l’accès aux informations et aux services de planification familiale volontaire et de permettre à 120 millions de femmes supplémentaires d’utiliser des contraceptifs modernes dans 69 pays cibles d’ici à 2020. Nombreux sont ceux qui, au sein de la communauté du planning familial, ont accueilli favorablement les nouveaux engagements des donateurs, les nouveaux engagements des gouvernements nationaux et la volonté de renforcer le planning familial en tant que priorité de développement ; toutefois, l’accent mis sur le nombre d’utilisateurs de contraceptifs et sur un objectif global a également suscité des inquiétudes1,2. Les défenseurs des droits de l’homme ont évoqué les expériences passées de coercition et de ciblage de la planification familiale, en avertissant que l’objectif de FP2020 pourrait conduire à se concentrer sur les chiffres et à donner la priorité aux populations les plus faciles à atteindre.

Contexte : Une question importante est de savoir si l’objectif de “120 millions d’utilisateurs supplémentaires” de FP2020 a exacerbé les inégalités et a conduit à donner la priorité à des populations au sein des pays où des progrès substantiels pouvaient être réalisés pour atteindre l’objectif. Nous examinons les données et les politiques des pays du programme FP2020 à la recherche de signes d’inégalité dans les gains de prévalence de la contraception moderne (PCM) et dans l’orientation des programmes et des politiques de planification familiale.

Méthodes : Nous avons sélectionné 11 pays (Bangladesh, Burundi, Éthiopie, Haïti, Malawi, Mali, Népal, Pakistan, Sénégal, Sierra Leone, Ouganda et Zimbabwe) pour effectuer une analyse bivariée. Nous avons évalué si la croissance du MCP avait été équitable en évaluant le MCP entre deux enquêtes stratifiées par résidence, niveaux d’éducation, groupes d’âge, état matrimonial et richesse.

Résultats : Dans la plupart des pays, la PCM a augmenté chez les femmes rurales et dans sept pays africains, ces gains étaient significatifs. Dans six pays, les gains de MCP étaient significatifs à la fois chez les femmes sans éducation et dans le groupe le moins riche. Des gains de MCP chez les jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans et de 20 à 24 ans ont été observés dans quatre pays africains : Malawi, Sénégal, Sierra Leone et Ouganda.

Conclusions : Nos résultats suggèrent qu’entre les deux enquêtes menées depuis 2010, de nombreux pays ont enregistré des gains en matière de PCM dans différentes dimensions de l’équité et ne suggèrent pas que l’accent soit mis sur l’élargissement de la couverture au détriment de l’équité. Alors que la communauté de la planification familiale commence à se tourner vers le prochain partenariat, cette analyse peut contribuer à informer le cadre FP2030 émergent, qui fait de l’équité un principe directeur.