Rapport officiel du Mozambique

Mise à jour de l’engagement financier

Le Mozambique utilisera la ligne budgétaire consacrée à la planification familiale dans le budget du ministère de la santé pour acheter des produits contraceptifs et couvrira 5 % (2012), 10 % (2015) et 15 % (2020) des besoins en contraceptifs dans le budget fédéral. Le gouvernement prévoit d’obtenir les fonds supplémentaires nécessaires à la mise en œuvre de la stratégie nationale de planification familiale et de contraception d’ici 2015 grâce à des partenariats avec le secteur privé et les donateurs, afin de combler le déficit de financement actuel de 15 millions de dollars.

    Après le sommet de Londres sur la planification familiale en 2012, le Mozambique a planifié l’achat de contraceptifs par l’intermédiaire de la Central de Medicamentos e Artigos Médicos pour 2013, et a couvert 25 % du budget nécessaire pour les contraceptifs.
    Le gouvernement du Mozambique s’efforce d’établir de nouveaux partenariats avec le secteur privé et les donateurs dans le domaine de la SSR/PF. [À cette fin, et en collaboration avec l’UNFPA [Fundo das Nações Unidas para a População (Fonds des Nations unies pour la population)], un financement a été reçu du gouvernement des Pays-Bas en novembre 2013 pour promouvoir et offrir des services de SSR à l’aide de m-Health.
    Des ressources du gouvernement coréen ont été mobilisées pour soutenir le plan national intégré visant à atteindre les objectifs du Millénaire pour le développement [Objetivos de Desenvolvimento do Milênio ] 4 et 5, et le ministère britannique du développement international pour la distribution communautaire de contraceptifs.

Politique &amp ; Engagements politiques

Le gouvernement du Mozambique redynamisera le partenariat national pour la promotion de la santé maternelle afin de mettre en œuvre et de suivre les interventions multisectorielles pour les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) 4 et 5. Ils continueront à fournir gratuitement des services et des produits de santé sexuelle et génésique intégrés dans tous les établissements de santé et veilleront à ce que les lois existantes en matière de santé sexuelle et génésique soient connues et mises en œuvre à tous les niveaux.

Le Mozambique s’efforcera également de renforcer les mécanismes de coordination existants entre les partenaires, le secteur privé et le gouvernement afin d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie nationale en matière de planification familiale et de contraceptifs.

    Le Mozambique continue d’offrir des services intégrés de santé sexuelle et génésique dans tous les établissements de santé du pays, afin d’améliorer l’accès à ces services. Cet engagement est évident dans le plan stratégique du secteur de la santé 2014-2019, récemment approuvé au plus haut niveau du gouvernement.
    Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de planification familiale (PF), l’offre de conseils en PF a été introduite dans tous les services de santé sexuelle et reproductive (SSR), y compris les bureaux de conseil et de dépistage du VIH et les services de soins et de traitement. Les prestataires d’autres services (pas seulement de santé maternelle et infantile) ont également été inclus dans la formation continue afin d’assurer la prestation de services aux femmes dans le cadre d’une approche “tout-en-un”, où un ensemble de services de SSR/PF est offert, notamment lors des visites prénatales, postnatales, de l’enfant à risque et de la vaccination de l’enfant.
    La mise en œuvre de l’offre de méthodes à long terme (DIU) immédiatement [après] le post-partum est en cours. L’intégration de l’offre de méthodes contraceptives modernes dans le programme de lutte contre le VIH est également en phase de discussion.
    Dans le cadre de l’intégration des services de SSR, la capacité de dépistage du cancer du sein et du col de l’utérus (CCU) est passée de 31 US [Unidades de Saúde (Centres de santé)] en 2012 à 83 US à l’heure actuelle, grâce à la formation de plus de 670 professionnels de la santé (530 infirmières SMI [Saúde Materno-Infantil (Santé maternelle et infantile)], 113 médecins généralistes et 27 gynécologues-obstétriciens) et à l’attribution des kits de dépistage respectifs. Au cours de cette période (2012 à juillet 2014), 203 110 femmes ont passé l’examen de dépistage du cancer du col de l’utérus. Pour tenir compte de ces changements structurels, tous les instruments d’enregistrement pour la santé maternelle et infantile ont été revus, impliquant plusieurs secteurs et institutions liés au programme, dans le but d’harmoniser cet enregistrement. La mise en œuvre de ces instruments est prévue pour janvier 2015, et ils sont reproduits à l’heure actuelle.
    Le gouvernement s’est concentré sur la mise en place d’un cadre juridique permettant de faire respecter les droits sexuels et génésiques individuels, en mettant particulièrement l’accent sur les groupes à risque. L’Assemblée de la République a approuvé la loi de dépénalisation de l’avortement, dont la mise en œuvre est en attente de promulgation. Outre les lois, le gouvernement a approuvé des stratégies telles que la prévention et le traitement de la fistule obstétricale en 2012, afin d’améliorer l’accès au traitement des fistules qui touchent les femmes des familles à faible revenu. Par cette action, un droit fondamental est rendu à ces femmes, ce qui permet leur réinsertion sociale et familiale.
    Pour améliorer la coordination, un sous-groupe technique sur la planification familiale a été créé ; il a pour mission d’examiner les politiques, les stratégies, les normes et les plans établis en matière de SSR/PF, ainsi que d’assurer le suivi de la planification familiale au niveau national et de mobiliser les ressources humaines et matérielles nécessaires à la mise en œuvre des activités. Ce sous-groupe de travail est dirigé par le ministère de la santé [Ministério da Saúde] et actuellement codirigé par le FNUAP. Il se réunit régulièrement une fois par mois et extraordinairement chaque fois que nécessaire. Les travaux de ce groupe ont abouti à la mise en place des instruments suivants :

      Les normes de consultation en matière de planification familiale
      Le plan d’accélération de la planification familiale
      Normes relatives à la contraception d’urgence
      Les normes de qualité des consultations en matière de santé génésique et de planification familiale
      Les critères de planification familiale dans les brigades mobiles et la Semaine nationale de la santé.
    Le sous-groupe “planification familiale”, en coordination avec d’autres domaines, effectuera diverses recherches/évaluations, à savoir

      L’évaluation de la disponibilité des méthodes contraceptives modernes dans les centres de santé ;
      l’évaluation du suivi des agents polyvalents élémentaires dans la communauté des femmes utilisant la DEPO comme méthode de contraception ; et
      L’évaluation de l’intégration des services de santé sexuelle et reproductive et de lutte contre le VIH.
    Pour améliorer encore la coordination et garantir une meilleure gestion logistique, il existe un sous-groupe technique pour le matériel et les produits de SR/PF dirigé par le MISAU (programme de PF et Central de Medicamentos e Artigos Médicos – CMAM), avec le soutien et la contribution des partenaires de coopération et de mise en œuvre. Ce sous-groupe, entre autres activités, est chargé d’analyser et de réviser les besoins au niveau provincial afin d’éviter les erreurs, étant donné qu’une des faiblesses est la rigueur dans la prise en compte des besoins à tous les niveaux.

Mise à jour des objectifs

L’objectif du Mozambique est d’accroître l’accès aux méthodes permanentes et à longue durée d’action (LAPM) de 1 % à 5 % des femmes d’ici 2015 et d’augmenter le taux de prévalence contraceptive (TPC) de 12 % en 2008 à 26 % en 2015 et 34 % en 2020.

Programme &amp ; engagements en matière de prestation de services

Le Mozambique redynamisera l’information, les services et la sensibilisation des jeunes en matière de planification familiale, établira des partenariats public-privé pour améliorer la distribution des produits contraceptifs et augmentera le nombre d’établissements de santé proposant au moins trois méthodes contraceptives d’un tiers à 50 % d’ici à 2015. Des efforts seront déployés pour former, d’ici à 2015, au moins 500 prestataires de soins de santé à la fourniture de conseils post-partum et post-avortement en matière de planification familiale et de contraception.

En outre, le gouvernement mozambicain stimulera une augmentation de la demande de services de planification familiale en élargissant la fourniture d’informations et de services de planification familiale dans les communautés rurales et périurbaines. Pour ce faire, elle encouragera la distribution de contraceptifs au niveau communautaire, ainsi que la participation et l’implication des communautés, des agents de santé, des sages-femmes traditionnelles, des organisations non gouvernementales et des cliniques mobiles. Le Mozambique, en particulier, intensifiera la participation de la communauté au niveau local en engageant les chefs religieux et les dirigeants communautaires dans l’éducation et la défense des diverses méthodes de planification familiale.

    Le Partenariat national pour la promotion des soins de santé maternelle et infantile est en cours de revitalisation, son lancement étant prévu pour novembre 2014. Le gouvernement, via le ministère de la Santé, travaille avec ses partenaires pour faire de cet événement un moment de mobilisation de tous pour accélérer les actions qui contribuent à l’atteinte des OMD 4 et 5. Un groupe de travail interne dirigé par le secteur des soins de santé publics a été mis en place et implique les niveaux supérieurs du secteur, dont l’objectif est de suivre tous les processus d’accélération impliqués dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile.
    Avec l’approbation en 2010 de l’ensemble intégré de services offerts aux adolescents et aux jeunes par le Service national de santé (SSR/STD/VIH/SIDA, santé mentale, nutrition et hygiène/assainissement de l’espace), un espace s’est ouvert pour discuter des questions relatives aux adolescents et aux jeunes de manière holistique, ce qui a contribué à l’amélioration de l’accès à l’information, en particulier à la planification familiale, parmi les différents services.
    En 2013, une réunion nationale des adolescents et des jeunes a été organisée, au cours de laquelle des participants de différents secteurs du gouvernement et des partenaires ont discuté de la situation des soins de santé des adolescents et des moyens d’améliorer l’accès à l’information pour ce groupe spécifique. Cette réunion a permis de définir les lignes directrices de la stratégie en matière de soins de santé pour les adolescents et les jeunes, qui est en cours d’élaboration. D’autre part, la revitalisation des zones des écoles publiques où les élèves ont accès à l’information et à l’éducation en matière de soins de santé est en cours.
    En collaboration avec le FNUAP, un partenariat a été établi avec DKT International, axé sur la formation des prestataires de soins de santé dans les secteurs public et privé. Depuis 2012, 511 prestataires du secteur public et 28 prestataires du secteur privé ont été formés dans le cadre de ce partenariat.
    Si l’on considère le réseau primaire, la couverture actuelle des centres de santé offrant au moins 3 méthodes de contraception dans le pays est de 89%. Le pays s’efforce d’accroître cette couverture, mais le manque de ressources humaines constitue la principale limite.
    Le nombre de techniciens formés en conseil post-partum, planning familial et contraception pour 2012/2013 était de 3 633, listés dans le tableau ci-dessous :
Domaine de formation
Pas de formation
DIU post-partum 89
Implant 74
Toutes les méthodes (y compris le DIU d’intervalle et à l’exception de l’implant) impliquant une gestion de la contraception. 208
Toutes les méthodes (à l’exception de l’implant et du DIU d’intervalle et du post-partum) sans gestion contraceptive 530
Toutes les méthodes (y compris le stérilet post-partum et à l’exception de l’implant) sans gestion contraceptive 114
Toutes les méthodes (y compris l’implant et le stérilet) avec gestion de la contraception 344
Toutes les méthodes (y compris l’implant et le stérilet) sans gestion contraceptive 461
Toutes les méthodes (sauf l’implant) avec gestion de la contraception 1813
    Afin d’améliorer l’accès des communautés au PF, les interventions suivantes sont en cours, à savoir

      Formation au niveau du district des agents de santé communautaires à la promotion et à l’offre de contraceptifs (pilules contraceptives et préservatifs), en partenariat avec des organisations non gouvernementales (ONG). En 2013, 3 323 agents de santé communautaires étaient actifs dans la promotion du PF et la distribution de pilules contraceptives dans les communautés.

      Offrir des services complets de planification familiale (à l’exception de la pose de stérilets) dans les communautés par l’intermédiaire des brigades mobiles et des semaines nationales de la santé.

Le processus de révision du programme de formation des agents polyvalents élémentaires est en cours afin de garantir que ces derniers soient les agents permanents qui offrent l’information, l’éducation et les méthodes anti-conceptionnelles au niveau de la communauté.

    L’intensification de l’implication de la communauté … dans les activités d’éducation liées à la planification familiale sera renforcée par les comités de soins de santé et de cogestion, respectivement. Entre 2012 et 2013, 1 283 nouveaux comités de soins de santé et 302 nouveaux comités de cogestion ont été créés.
    Les membres du comité de santé sont les agents de référence de la communauté, c’est-à-dire les chefs religieux, les chefs de communauté, les sages-femmes traditionnelles, les praticiens de la médecine traditionnelle, les prestataires de soins de santé, entre autres. Ils bénéficient d’une formation holistique en soins de santé communautaires, de sorte qu’ils peuvent soutenir les activités de promotion des soins de santé, notamment en ce qui concerne la divulgation des services, l’éducation communautaire par le biais de conférences, l’identification des problèmes de santé dans la communauté et leur référence. Ces groupes ont joué un rôle fondamental dans l’éducation au planning familial et dans la nécessité d’une prestation institutionnalisée.