Quatre comtés kenyans ont, pour la première fois, mis en place des groupes de travail gouvernementaux multi-agences dotés de plans d’action pour lutter contre le taux élevé de grossesses chez les adolescentes. Les plans d’action s’engagent à mobiliser des ressources, à lever les obstacles politiques et à améliorer l’efficacité de la fourniture d’informations et de services en matière de contraception pour les jeunes âgés de 10 à 19 ans. En juin 2019, les plans d’action sont officiellement approuvés et leur mise en œuvre est en cours.
Selon l’enquête démographique et sanitaire de 2014 au Kenya, le pourcentage de femmes âgées de 15 à 19 ans ayant commencé à avoir des enfants dans les quatre comtés est de 18 % (Kisii), 19 % (Kakamega), 33 % (Homa Bay) et 40 % (Narok). Afin de réduire les grossesses précoces et non désirées chez les adolescentes, la politique nationale kenyane en matière de santé sexuelle et reproductive des adolescents préconise des approches multisectorielles et à multiples facettes, telles qu’un financement accru et une meilleure coordination pour améliorer l’information et les services.
S’appuyant sur des années de travail de plaidoyer existant dans les comtés, à partir de mai 2017, le partenaire local d’Advance Family Planning, Jhpiego Kenya, ainsi que les départements de la santé des comtés et les premières dames (épouses des gouverneurs), ont uni leurs efforts pour s’attaquer à ce problème. Ils ont convoqué les directeurs des ministères de la santé, de l’éducation, de la jeunesse, de l’égalité des sexes, de l’administration et de la justice des comtés pour qu’ils forment des groupes de travail inter-agences afin de rationaliser la coordination et d’adopter des plans d’action communs. C’était la première fois que les différents ministères se réunissaient pour travailler à une cause commune.
Les plans d’action, élaborés et approuvés entre mai et septembre 2018, diffèrent en fonction des besoins de chaque comté. Par exemple, Homa Bay a décidé d’élaborer des plans d’action au niveau des sous-comtés avec les directeurs des sous-comtés et a inclus une représentation des jeunes dans le processus de planification. À Kisii, les parties prenantes du comté ont décidé de mener une action sanitaire intégrée lors de la Journée internationale de la femme 2019 (8 mars) dans l’un des sous-comtés les plus touchés par les grossesses précoces. Parrainée par le bureau de la première dame, le département de la santé du comté, Marie Stopes Kenya, l’université du Maryland, l’université de Kisii et Agha Khan (projet ACCESS), cette action de sensibilisation a permis d’offrir des conseils et des services en matière de santé génésique et de planification familiale. Près de 130 clientes ont reçu une méthode contraceptive moderne lors de la campagne de sensibilisation.
Les quatre comtés accordent la priorité à la collecte de données plus nuancées sur les grossesses chez les adolescentes et utilisent ces données pour informer leurs plans d’action.
À la suite d’une orientation AFP SMART en octobre 2017, 16 premières dames de comté ont élaboré leurs propres objectifs de plaidoyer spécifiques au comté sur la prévention des grossesses chez les adolescentes et appliquent des plans d’action multisectoriels en tant que meilleure pratique. À l’avenir, ils continueront à surveiller les données relatives aux grossesses chez les adolescentes au niveau des comtés et organiseront régulièrement des réunions d’examen avec les groupes de travail afin d’identifier les questions émergentes en matière de plaidoyer. L’AFP continuera à renforcer les groupes de travail et à les utiliser pour alimenter le discours sur la grossesse chez les adolescentes au niveau national.