L’accès aux contraceptifs modernes et aux soins de santé maternelle et néonatale est essentiel pour promouvoir le bien-être des femmes népalaises et de leurs enfants, mais un nouveau rapport publié par l’Institut Guttmacher et le Centre de recherche sur l’environnement, la santé et les activités de population (CREHPA) au Népal montre que de nombreuses femmes ne bénéficient pas des services dont elles ont besoin.
Au Népal, on estime à 539 000 le nombre de grossesses non désirées chaque année, soit 45 % de l’ensemble des grossesses, la majorité d’entre elles résultant d’un besoin non satisfait en matière de contraception moderne. Parmi les femmes népalaises en âge de procréer qui souhaitent éviter une grossesse, 44 % sont considérées comme ayant un besoin non satisfait de contraception moderne parce qu’elles n’utilisent aucune méthode contraceptive ou utilisent une méthode traditionnelle de planification familiale.
En outre, 64 % seulement des femmes enceintes au Népal bénéficient du minimum de quatre visites de soins prénatals recommandé par l’Organisation mondiale de la santé, et 61 % seulement des accouchements sont assistés par une personne qualifiée. Ces composantes des soins sont essentielles pour prévenir et gérer les complications sanitaires susceptibles de survenir pendant la grossesse et l’accouchement, et pour améliorer la santé de la mère et du nouveau-né.
Selon les auteurs, le coût actuel de la fourniture de services de contraception moderne au Népal est de 18 millions de dollars par an (tous les coûts sont exprimés en dollars américains de 2017). L’extension de ces services à toutes les femmes dont les besoins ne sont pas satisfaits, en plus des utilisatrices actuelles, coûterait au total 33 millions de dollars. Le coût de la fourniture à toutes les femmes enceintes d’un ensemble complet de soins de santé maternelle et néonatale (sans changement dans les services de contraception) s’élèverait à 135 millions de dollars, soit plus du double des coûts actuels. Toutefois, si des investissements étaient réalisés simultanément dans les deux types de services, les coûts des soins maternels et néonatals ne s’élèveraient qu’à 104 millions de dollars par an. En effet, une utilisation accrue des contraceptifs réduirait le nombre de grossesses non désirées et éliminerait les coûts des soins de santé qu’elles entraîneraient.
L’étude a montré que pour chaque dollar supplémentaire dépensé pour développer l’utilisation des contraceptifs modernes, le pays économiserait 2 dollars sur les soins de santé maternelle et néonatale, ce qui lui permettrait de réduire la mortalité et l’invalidité maternelles et infantiles à un coût plus abordable que s’il se contentait de développer les services maternels et néonatals.
En outre, la fourniture d’une contraception moderne à toutes les femmes népalaises qui en ont besoin serait très rentable. Par rapport aux niveaux de 2017, l’augmentation des services de contraception à elle seule se traduirait par
- 469 000 grossesses non désirées en moins (soit une baisse de 87 %)
- 306 000 avortements provoqués en moins (soit une baisse de 87 %)
- 300 décès maternels en moins (soit une baisse de 16 %)
Les soins de santé maternelle et néonatale sont coûteux et la fourniture d’un ensemble complet de soins peut constituer un défi pour les pays à faible revenu. Pourtant, le fait d’investir simultanément dans des services de contraception modernes contribue à atténuer ce coût. Ensemble, ces investissements profiteraient aux femmes, à leurs familles et à la société.
“Les preuves sont claires et convaincantes”, déclare l’auteur principal, Aparna Sundaram, chercheur principal à l’Institut Guttmacher. “Investir dans la contraception moderne et dans les soins de santé maternelle et néonatale rapporte d’énormes dividendes aux femmes, aux bébés et aux familles, tout en soutenant le développement social et économique dans son ensemble”.
“Permettre aux femmes de déterminer si et quand elles veulent avoir des enfants grâce à la contraception moderne est une stratégie efficace pour réduire la mortalité et l’invalidité maternelles et infantiles”, déclare l’auteur Mahesh Puri, directeur associé du CREHPA. “Les femmes et les couples népalais souhaitant de plus en plus avoir des familles moins nombreuses, la demande de méthodes modernes de planification familiale ne fera qu’augmenter.
La responsabilité de répondre à cette demande devra être partagée par les gouvernements nationaux, provinciaux et locaux, le secteur privé et les partenaires de développement nationaux et internationaux. L’amélioration et l’accroissement de l’accès aux services financés par l’État seront particulièrement importants pour répondre aux besoins des personnes les plus défavorisées sur le plan économique et de celles qui vivent dans des zones reculées.
Ce communiqué de presse est également disponible en népalais.