Par Catherine Nyambura, partenaire de FP2030, Kenya
La couverture sanitaire universelle (CSU) est une aspiration ambitieuse à fournir des soins de santé à tous. À l’approche de 2030, date butoir pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), la mise en œuvre de la santé universelle devient une question d’urgence et une mesure de l’engagement du monde à garantir la santé et le bien-être (ODD 3). En septembre 2019, une déclaration politique a été adoptée lors d’une réunion de haut niveau de l’Assemblée générale des Nations unies. Cela a complété d’autres engagements, notamment ceux pris dans le cadre de l’Agenda 2030 pour le développement durable et de l’Assemblée mondiale de la santé.
En 2021, la réalité du paysage sanitaire mondial a changé en raison de la pandémie de COVID-19, qui a mis en évidence la fragilité, l’interconnexion et l’inégalité de l’architecture sanitaire mondiale. La pandémie a mis à rude épreuve les systèmes de santé, a révélé les failles de notre infrastructure de santé publique et a fait naître un besoin presque impulsif de redéfinir les priorités, notamment en ce qui concerne la fourniture de services et l’affectation de ressources aux soins de santé. Dans ce contexte, l’accès aux services de santé et de droits sexuels et reproductifs, y compris le planning familial, était menacé. La pandémie a également montré à quelle vitesse une urgence sanitaire mondiale peut mettre en péril les progrès précaires réalisés en matière de santé et de droits sexuels et génésiques (SRHR), d’égalité des sexes, d’autonomisation des femmes et des filles et de planification familiale. Quelque 218 millions de femmes dans le monde qui souhaitent éviter ou retarder une grossesse n’utilisent pas de contraceptifs modernes pour planifier et espacer leurs grossesses – et la pandémie de COVID-19 menace d’augmenter ce nombre. Par conséquent, l’aspiration et la promesse de la CMU constituent un outil permettant de tenir la promesse des ODD, de ne laisser personne de côté et d’atteindre en premier lieu les personnes les plus éloignées, ainsi qu’une plateforme pour des soins de santé holistiques incluant l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs, ainsi qu’à la planification familiale.
En tant que partenariat composé de gouvernements, de donateurs, d’agences multilatérales, d’organisations de la société civile et de la jeunesse, et de partenaires du secteur privé, FP2030 s’engage à collaborer pour faire progresser la planification familiale fondée sur les droits. Pour marquer la Journée de la santé universelle 2021, le nouveau partenariat FP2030 accueille les engagements des parties prenantes, qu’il s’agisse de gouvernements ou d’acteurs non gouvernementaux. Les engagements de FP2030 concernent l’écosystème plus large de la planification familiale et peuvent inclure une orientation financière, programmatique, politique ou de plaidoyer. Nous pensons que la planification familiale est une composante essentielle de la santé publique universelle en tant que fondement d’une bonne santé, qu’elle en est une composante essentielle et qu’elle permet aux pays de progresser vers la réalisation de la santé publique universelle. À FP2030, nous croyons qu’il faut travailler ensemble pour un avenir où les femmes et les filles du monde entier ont la liberté et la capacité de mener une vie saine, de prendre leurs propres décisions en connaissance de cause concernant l’utilisation de la contraception et la procréation, et de participer sur un pied d’égalité à la société et à son développement. La santé publique universelle est un outil permettant de concrétiser cette vision dans le cadre du nouveau partenariat FP2030.
Au-delà de l’engagement dans le nouveau partenariat FP2030, nous exhortons les parties prenantes à :
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S’engager à continuer à financer la planification familiale et la santé et les droits sexuels et reproductifs, qui sont des éléments essentiels de la réalisation de la santé universelle en tant que droit de l’homme et qui constituent le fondement du développement social, économique et politique.
S’engager dans des collaborations multisectorielles qui impliquent de manière significative toutes les parties prenantes, y compris la société civile, les groupes de base et les personnes les plus touchées par l’absence d’inégalités en matière de santé et marginalisées en raison d’une discrimination structurelle.
S’engager à mettre en place des systèmes de gouvernance inclusifs qui accordent la priorité aux ressources nationales pour la santé sexuelle et reproductive et la planification familiale en tant qu’éléments essentiels de la santé universelle, et qui mettent l’accent sur l’égalité des sexes et la représentation dans la prise de décision en matière de gouvernance et de financement de la santé.