Contexte : L’utilisation de méthodes contraceptives modernes au Nigéria est restée à 10 % entre 2008 et 2013 malgré des investissements importants dans les services de planification familiale. De nombreuses femmes, en particulier au cours de leur première année postnatale, ont un besoin non satisfait de planification familiale. Nous avons évalué l’utilisation de la pose d’un dispositif intra-utérin (DIU) post-partum et déterminé les facteurs associés à son utilisation au Nigéria.
Méthodes : Les données ont été collectées entre mai 2014 et février 2015 auprès de 11 établissements de santé privés dans 6 États du sud du Nigeria. Les femmes bénéficiant de soins prénatals dans les établissements participants ont reçu des conseils sur toutes les méthodes contraceptives disponibles, y compris le stérilet post-partum. Les données ont été extraites des dossiers des établissements participants et évaluées au moyen d’une analyse transversale. Les variables catégorielles ont été calculées comme des proportions, tandis que les variables continues ont été calculées comme des médianes avec l’intervalle interquartile (IQR) associé. Une analyse de régression logistique multivariée a été utilisée pour identifier les facteurs associés à l’utilisation du DIU post-partum tout en contrôlant les facteurs de confusion potentiels, notamment l’âge, le niveau d’éducation, l’état civil, la parité, le nombre d’enfants vivants et l’utilisation antérieure de la contraception.
Résultats : Au cours de la période d’étude, 728 femmes ont accouché dans les 11 établissements. L’âge médian était de 28 ans et la plupart des femmes étaient instruites (73% avaient au moins achevé le niveau secondaire). La majorité (96%) des femmes ont déclaré être mariées et le nombre médian d’enfants vivants était de 3 (IQR, 2-4). L’acceptation du DIU post-partum a été de 41 % (n = 300), avec 8 % (n = 25) des acceptantes qui ont connu une expulsion du DIU dans les 6 semaines suivant la pose. Après avoir contrôlé les facteurs de confusion potentiels, plusieurs caractéristiques ont été associées à une plus grande probabilité de choisir le DIU post-partum, notamment un niveau d’éducation inférieur, un nombre plus élevé d’enfants vivants et le fait d’être célibataire. Les femmes qui avaient déjà utilisé des contraceptifs étaient moins susceptibles de choisir le DIU post-partum que les femmes qui n’avaient jamais utilisé de contraception (rapport de cotes ajusté, 0,68 ; intervalle de confiance à 95 %, 0,55 à 0,84).
Conclusion : Un pourcentage élevé (41 %) de femmes accouchant dans des établissements de santé privés du sud du Nigeria ont accepté la pose d’un DIU en post-partum immédiat. L’extension des services de stérilet post-partum est une approche prometteuse pour augmenter l’utilisation des contraceptifs réversibles à longue durée d’action chez les femmes au Nigéria.