Contexte
Après plus de 20 ans de conflit en RDC, le Nord et le Sud-Kivu ont connu des cycles de stabilité et de conflit, avec pour conséquence un système de santé compromis et des résultats médiocres en matière de santé sexuelle et génésique. L’utilisation de contraceptifs modernes est faible (7,5 %) et la mortalité maternelle est élevée (846 décès pour 100 000 naissances vivantes). Depuis 2011, les partenaires du programme soutiennent le ministère de la Santé du Nord et du Sud-Kivu pour fournir des services de contraception de bonne qualité dans les établissements de santé publique.
Méthodes
Des enquêtes transversales basées sur la population ont été menées dans les zones du programme à l’aide d’un plan d’échantillonnage en grappes à deux degrés afin d’assurer une représentation dans chacune des six zones de santé rurales. En utilisant les estimations de population du ministère de la santé pour les villages situés dans les zones de recrutement des établissements de santé soutenus, 25 grappes ont été sélectionnées dans chaque zone en utilisant une probabilité proportionnelle à la taille. Dans chaque grappe, 22 ménages ont été systématiquement sélectionnés et une femme en âge de procréer (15-49 ans) a été choisie au hasard parmi toutes les femmes éligibles de chaque ménage.
Résultats
La prévalence de la contraception moderne chez les femmes en union variait de 8,4 % à 26,7 % dans les six zones de santé ; l’utilisation actuelle d’une méthode permanente ou à longue durée d’action (LAPM) variait de 2,5 % à 19,8 %. La majorité des femmes (58,9 % à 90,2 %) ont déclaré avoir reçu leur méthode actuelle pour la première fois dans un établissement de santé soutenu par les partenaires du programme. Plus de la moitié des femmes dans quatre zones de santé ont déclaré vouloir continuer à utiliser leur méthode pendant cinq ans ou plus.
Conclusion
L’utilisation actuelle de contraceptifs modernes et l’utilisation de LAPM étaient élevées dans ces six zones de santé par rapport aux données de l’enquête démographique et de santé de la RDC au niveau national et provincial. Ces résultats ont été obtenus dans les six zones de santé, malgré des caractéristiques sociodémographiques et des expériences de conflit et de déplacement différentes. Ces résultats démontrent que les femmes de ces régions touchées par le conflit souhaitent avoir recours à la contraception et choisissent de l’utiliser lorsque des services de bonne qualité sont mis à leur disposition.