En Tanzanie, les besoins non satisfaits en matière de contraception sont élevés, en particulier dans la période post-partum. Les conseils en matière de contraception dispensés dans le cadre du dépistage prénatal systématique du VIH permettraient de fournir à 97 % des femmes enceintes des informations indispensables, mais il faut pour cela comprendre l’utilisation de la contraception pendant la période postnatale et sa relation avec les intentions prénatales. Nous avons mené une enquête de base sur les comportements reproductifs auprès de 5 284 clientes des consultations prénatales dans le nord de la Tanzanie, suivie d’une intervention offrant des conseils en matière de contraception à la moitié des personnes interrogées. Une enquête de suivi menée 6 à 15 mois après l’accouchement a permis d’examiner les schémas et les déterminants de l’utilisation de la contraception pendant la période postnatale, d’évaluer leur correspondance avec les intentions prénatales et d’évaluer l’impact de l’intervention. Malgré un taux élevé de perte de suivi, nos résultats indiquent que les préservatifs et les méthodes hormonales ont des rôles particuliers et distincts dans la période postnatale, en fonction de la compréhension de la fertilité postnatale. Les intentions prénatales ne permettent pas de prédire le comportement reproductif après l’accouchement. Le conseil prénatal a eu un effet sur les intentions de contraception post-partum, mais pas sur leur utilisation. Différents modèles d’intégration des services prénatals/contraceptifs devraient être testés pour déterminer comment et quand le conseil prénatal peut être le plus efficace.