Article rédigé par Em Chadband, responsable de la communication du FP2030
FP2030 repose sur le principe selon lequel toutes les personnes, quelle que soit leur identité, devraient avoir accès à une gamme complète de soins de santé reproductive. Trop souvent, dans le contexte de la planification familiale, la communauté LGBTI est négligée – parfois par malveillance, parfois parce que ses besoins sont mal compris ou ignorés. Mais elles constituent une population clé qui présente un risque accru de grossesse, d’infection par le VIH, de violence sexiste, etc. Bien que les données sur ces communautés soient limitées, des études ont montré :
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Les grossesses non désirées sont plus fréquentes chez les lesbiennes, les gays et les bisexuels, selon une étude publiée dans The International Handbook on Adolescent Pregnancy.
Selon une autre étude, les hommes gays et bisexuels fécondent leurs partenaires plus souvent que les hommes hétérosexuels.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes courent 24 fois plus de risques de contracter le VIH que le grand public, et les transgenres 18 fois plus. En outre, les hommes transgenres sont exposés au risque de grossesse non désirée et au VIH.
Enfin, les personnes transgenres se voient parfois refuser des soins de santé si le marqueur de genre figurant sur leur pièce d’identité ne correspond pas à leur présentation ou à leur identité de genre. Elles risquent également d’être victimes de violences lorsqu’elles accèdent aux soins de santé.
Il est clair que les populations LGBTI ont besoin et souhaitent bénéficier d’un planning familial. Comment les programmes peuvent-ils leur être plus accessibles ? À bien des égards, les besoins des personnes LGBTI en matière de planification familiale sont les mêmes que ceux des couples cisgenres et hétérosexuels, mais plusieurs domaines revêtent une importance particulière pour la communauté LGBTI :
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Informations complètes et détaillées : Lorsque l’éducation mentionne exclusivement les relations entre couples hétérosexuels et cisgenres, elle nie l’existence des personnes et des partenariats LGBTI et contribue à la stigmatisation et à la honte des LGBTI.
Traitement intégré du VIH et des infections sexuellement transmissibles avec le planning familial : Les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes et les transgenres étant plus exposés au risque d’infection par le VIH, ces communautés bénéficient de soins intégrés qui leur permettent d’apprendre à prévenir les grossesses non désirées et l’infection par le VIH en un seul endroit.
Accès aux services de planification familiale sans distinction de sexe : Pour de nombreux transgenres et intersexes, le marqueur de genre figurant sur leur carte d’identité ne correspond pas à la façon dont ils s’identifient ou se présentent. Pour certaines identités, comme les personnes intersexuées, le marqueur de genre peut correspondre à leur identité, mais pas à leur sexe.
l’absence de stigmatisation et de mesures juridiques punitives lors de l’accès au planning familial : L’environnement politique d’un pays ou d’une communauté donnée influence grandement la manière dont les gens peuvent accéder aux soins génésiques dans la région : Existe-t-il une restriction d’âge ou une loi sur le consentement parental ? Les contraceptifs ne peuvent-ils être administrés librement qu’à des individus au sein d’un mariage ? Les personnes LGBTI sont très affectées par ces lois, comme toute autre personne, et elles sont également confrontées au fardeau des lois anti-homosexualité et des stigmates. Par exemple : Leurs relations sexuelles sont-elles criminalisées ? Seront-ils confrontés à la violence ou à la persécution s’ils révèlent leur activité sexuelle ? Peuvent-ils se fier à la confidentialité de la relation patient/fournisseur ou risquent-ils d’exposer leur identité à d’autres membres de leur communauté ?
Accès à un ensemble complet de méthodes, sans hypothèses : Comme tout le monde, les personnes LGBTI doivent avoir accès à une gamme complète de méthodes contraceptives et de soins reproductifs, y compris les digues dentaires, les préservatifs et les lubrifiants, sans craindre de choisir une méthode qui ne corresponde pas à leur sexe perçu.
Un langage plus inclusif lors de l’accès aux soins : Lorsque les prestataires conseillent les personnes sur la planification familiale, ils ne doivent pas présumer du sexe ou de la sexualité du client.
Si un programme de planning familial répond aux besoins des personnes LGBTI, il est préférable qu’il réponde également aux besoins de tous les autres : Nous bénéficions tous d’une planification familiale de qualité, fondée sur les droits, exempte de stigmatisation, de violence et de coercition, et de politiques moins restrictives en matière d’accès à la contraception. Ainsi, lorsque nous supprimons ces obstacles pour les personnes LGBTI, nous rendons les programmes plus accessibles à tous.
*La PF2030 utilise le terme “LGBTI” pour rester cohérente avec la terminologie des Nations unies. L’acronyme signifie lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués, mais il est censé représenter toutes les représentations de sexe et de genre qui ne sont pas hétérosexuelles et cisgenres.