La semaine dernière, on a appris qu’une femme enceinte avait été refoulée d’un hôpital public et qu’elle avait perdu son bébé en raison du retard pris dans l’obtention de soins médicaux.
Si l’histoire de cette femme a suscité l’indignation nationale, les mauvais traitements infligés aux femmes enceintes qui cherchent à obtenir des soins de santé maternelle sont monnaie courante dans tout le Kenya, et la grève actuelle des médecins ne fait qu’exacerber ce phénomène.
Cette femme s’est vu refuser des soins médicaux à la maternité de Pumwani, à Nairobi, un établissement qui a déjà fait parler de lui pour les mauvais traitements qu’il infligeait aux femmes.
En 2012, deux femmes, Margaret et Maimuna, ont été détenues illégalement à l’hôpital parce qu’elles n’étaient pas en mesure de payer leurs factures d’hospitalisation. Ils ont été soumis à des violences physiques, mentales et verbales. Les deux femmes ont poursuivi l’hôpital et le gouvernement pour violation des droits de l’homme. En conséquence, en 2015, la Haute Cour du Kenya a ordonné au ministère de la santé de mettre fin à la discrimination et aux abus subis par les femmes dans les hôpitaux publics, et au comté de Nairobi d’indemniser Margaret et Maimuna pour la violation de leurs droits.
Margaret et Maimuna représentent des dizaines de femmes dans tout le pays, mais la plupart d’entre elles ne sont jamais en mesure d’accéder à la justice en cas de violation de leurs droits.
La Constitution stipule que toute personne a droit au meilleur état de santé possible, ce qui inclut les services de santé génésique. Et bien que le président Uhuru Kenyatta ait ordonné en 2013 que les établissements de santé publics fournissent des services de santé maternelle gratuits et universels, les femmes enceintes se voient encore régulièrement refuser l’accès à ces établissements.