Par Sara Gomez
Une étude sur « l’impact potentiel des sages-femmes dans la prévention et la réduction de la mortalité maternelle et néonatale et de la mortinatalité », publiée par Lancet Global Health en 2021, montre que si des ressources suffisantes étaient allouées aux soins dispensés par les sages-femmes d’ici à 2035, cela permettrait d’éviter 67 % des décès maternels, 64 % des décès néonatals et 65 % des mortinaissances. Ainsi, près de 4,3 millions de vies pourraient être sauvées chaque année.
La Confédération internationale des sages-femmes (ICM), l’un des partenaires mondiaux de FP2030, promeut un mouvement en faveur de la profession de sage-femme afin d’accroître la disponibilité, l’accessibilité et la qualité de services complets de santé sexuelle et reproductive. Pour ce faire, elle met en place et renforce des partenariats, le plaidoyer et la communication en faveur de la profession de sage-femme, en plaçant la voix des femmes au centre des discussions, et assure la formation et le recrutement des sages-femmes. Une partie importante de son travail consiste à renforcer le rôle des sages-femmes dans la prestation de services de contraception.
Faridah Luyiga Mwanje est basée en Ouganda. Elle travaille en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), les associations locales de sages-femmes et d’autres organismes à travers le monde pour élargir le rôle des sages-femmes et améliorer leurs conditions de travail.
Elle dirige les activités de plaidoyer de la Confédération, consistant à renforcer les capacités des associations nationales de sages-femmes, à les aider à se mobiliser et à plaider en faveur de meilleures politiques et ressources pour les sages-femmes dans leur pays, à amplifier leur voix aux niveaux national et mondial, et à développer des outils et des ressources de plaidoyer.
« En tant que soutien des sages-femmes et de la profession de sage-femme, ainsi que du rôle clé que les agents de santé et leurs associations jouent dans l’amélioration de la santé des femmes et des nouveau-nés, j’ai le privilège de travailler dans le domaine de la santé sexuelle et reproductive et des droits connexes en l’abordant sous l’angle de l’offre de services, après avoir défendu cette même cause sous l’angle de la demande. »
« Tout au long de ces années, j’ai vu les sages-femmes faire la différence, y compris dans des contextes où les ressources sont insuffisantes, et cela force l’humilité. Je ne peux qu’imaginer ce qu’elles pourraient accomplir dans un environnement favorable, en travaillant en nombre suffisant, dans des infrastructures appropriées et avec les médicaments et les fournitures adéquats. Et cela ne fait que m’encourager davantage à défendre leur cause ».
« Nous devons nous efforcer de créer un environnement propice à une contribution efficace des sages-femmes. C’est l’une des raisons pour lesquelles la Confédération internationale des sages-femmes a rejoint le partenariat FP2030, afin de voir comment nous pouvons travailler ensemble pour améliorer l’éducation, la réglementation et le leadership, consolider les associations et optimiser le champ d’exercice des sages-femmes, afin qu’elles soient en mesure d’assumer pleinement leur rôle au sens large du terme ».
Avec ce partenariat, la Confédération s’engage à garantir l’inclusion des sages-femmes aux postes de direction en santé. Pour y parvenir, il convient de renforcer les compétences, les connaissances et la confiance en soi des jeunes sages-femmes en matière de leadership et de plaidoyer afin qu’elles puissent défendre leur profession, la santé sexuelle et reproductive et les droits connexes, l’égalité entre les genres et, plus largement, les droits humains.
« Faire partie d’un partenariat permet d’amplifier les voix et de les porter plus fermement à l’unisson. En travaillant ensemble, il est possible d’accomplir davantage de choses, d’accroître la visibilité des questions que l’on défend, et les partenaires se sentent fiers d’être associés à l’effort et de contribuer à l’objectif plus vaste ».
De nombreux partenaires de FP2030 sont, à l’image de la Confédération, eux-mêmes des partenariats, et le fait de travailler ensemble contribue à les renforcer et à améliorer leur visibilité. La Confédération illustre une partie de son engagement envers FP2030 dans son programme Young and Executive Midwife Leaders, un programme de développement professionnel à temps partiel sur deux ans s’adressant aux jeunes sages-femmes et aux sages-femmes cadres affiliées aux associations membres de l’ICM. Augustin Harushimana participe actuellement avec enthousiasme au programme. Il est également président et fondateur de l’organisation Midwife in Action au Burundi, une organisation à but non lucratif qui œuvre pour l’amélioration de la santé de la mère et de l’enfant par le renforcement des capacités des sages-femmes dans l’ensemble du pays. L’organisation est venue s’ajouter à la liste des membres de la Confédération internationale des sages-femmes en 2021.
Avec le soutien de cette dernière, Midwife in Action a accru la visibilité des sages-femmes dans tout le pays et suscité un plus grand respect à l’égard de la profession au sein de la population. Elle est notamment à l’initiative de l’organisation d’une conférence nationale sur le métier de sage-femme (en 2021 et 2023) et d’un événement largement diffusé pour la Journée internationale des sages-femmes (en 2022). Midwife in Action figure désormais parmi les invités à la table de toutes les réunions du ministère de la Santé et à tous les ateliers consacrés à la santé sexuelle et reproductive. L’organisation a aidé le ministère à élaborer le plan stratégique national 2024-2027 pour la planification familiale, et ses efforts de plaidoyer ont permis d’accroître la participation des sages-femmes aux services de santé sexuelle et reproductive dans l’ensemble du pays.
Augustin est fier de pouvoir travailler en étroite collaboration avec les décideurs en matière de santé sexuelle et reproductive au Burundi :
« C’est grâce à cette visibilité que j’en suis là aujourd’hui. »