Malgré les progrès accomplis, l’objectif de la Conférence internationale sur la population et le développement de parvenir à un accès universel aux services de santé sexuelle et génésique, y compris à la contraception, n’a toujours pas été atteint. Transformer notre monde : l’Agenda 2030 pour le développement durable reconnaît le besoin permanent de santé sexuelle et reproductive et de contraception en incluant deux objectifs avec des cibles visant l’accès universel aux services de contraception. La réalisation de ces objectifs nécessitera une attention et des investissements accrus, afin de comprendre et d’éliminer les obstacles auxquels sont confrontés des millions de femmes et de jeunes filles actuellement exposées au risque d’une grossesse non désirée et qui les empêchent d’accéder à la planification familiale volontaire et de l’utiliser.
Le partenariat sur les pratiques à haut impact en matière de planification familiale synthétise et traduit les données probantes et les enseignements tirés des programmes de planification familiale afin d’aider les parties prenantes à prendre des décisions fondées sur des données probantes pour maximiser l’impact des ressources et étendre à tous des services volontaires de haute qualité. Pour concrétiser cette vision, il est toujours difficile d’atteindre les personnes qui ne sont pas bien desservies par les programmes actuels. Afin de communiquer la base de données probantes pour mieux aider les pays à relever ce défi, le partenariat a examiné les définitions, les cadres et les données probantes existantes provenant d’études d’intervention, d’analyses secondaires d’enquêtes nationales, de documents politiques et de littérature grise concernant l’équité en matière de planification familiale.1 L’examen a permis d’identifier huit études à intervention unique sur la suppression des inégalités menées dans des pays à revenu faible ou intermédiaire (Afghanistan, Burundi, Cambodge, Kenya, Pakistan, Rwanda et République-Unie de Tanzanie) entre les années 2000 et 2018, ainsi que de nombreuses analyses d’enquêtes nationales. Les huit études, dont les résultats sont mitigés, révèlent des variations dans la définition de l’équité, la plupart d’entre elles portant sur les obstacles économiques à l’utilisation des contraceptifs.1 L’analyse secondaire des enquêtes nationales analysées dans le temps montre des réductions plus régulières de l’écart d’équité pour les résultats clés de la planification familiale.1 Si ce type d’analyse implique que ces programmes ont réussi à étendre l’accès aux populations clés, il n’élucide pas la manière dont ce succès a été obtenu.
Sur la base de ces résultats, nous proposons une approche plus globale pour examiner et traiter les inégalités en matière de planification familiale. Notre objectif est d’inciter les chercheurs et les défenseurs à élargir leur vision de l’équité en vue d’une analyse plus inclusive et plus perspicace ; d’encourager les gestionnaires et les évaluateurs à intégrer une approche plus nuancée dans la définition et l’évaluation de la réussite ; et d’aider les responsables de la mise en œuvre à réfléchir de manière plus créative aux causes profondes de l’iniquité et aux réponses apportées par les programmes, plutôt que de définir des indicateurs ou de fournir des orientations programmatiques quant à leur utilisation. Nous recommandons d’élargir la façon dont les inégalités sont caractérisées et la façon dont elles sont mesurées et évaluées pour aller au-delà de la richesse comme seul facteur d’inégalité et de l’utilisation de la contraception comme résultat primaire.