Care International a fourni les mises à jour suivantes sur les progrès accomplis dans la réalisation de ses engagements dans le cadre de FP2020 :
Valider les outils permettant de mesurer l’impact des approches clés sur les résultats en matière de santé : CARE a développé trois outils pour aider à mesurer l’autonomisation des femmes, la gouvernance et les résultats en matière de santé.
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WEMEASR (Women’s Empowerment- Multidimensional Evaluation of Agency, Social Capital and Relations). L’enquête WEMEASR est un outil quantitatif conçu pour être utilisé avec des femmes. Elle consiste en 20 échelles courtes qui mesurent l’autonomisation des femmes dans des domaines essentiels pour la santé sexuelle, reproductive et maternelle. CARE utilise diverses adaptations de WE-MEASR dans des évaluations de programmes dans plusieurs pays afin d’évaluer l’efficacité des échelles dans d’autres contextes et d’explorer les associations entre les programmes, l’autonomisation et les résultats en matière de comportement sanitaire.
- Health Worker VOICES (Voices in Open, Inclusive Communities and Effective Spaces) : Un outil pour mesurer la gouvernance dans les programmes de santé sexuelle, reproductive et maternelle (en cours de révision)
- VOIX DE FEMMES : Un outil pour mesurer la gouvernance dans les programmes de santé sexuelle, reproductive et maternelle (en cours de révision)
La popularité croissante et la promesse des approches de responsabilité sociale dans le secteur de la santé font qu’il est particulièrement important d’encourager une bonne recherche d’évaluation pour garantir l’efficacité de ces approches. À cette fin, nous avons élaboré et testé un ensemble de mesures évaluant une approche de responsabilité sociale – le Community Score Card (CSC) de CARE – sur la santé reproductive et maternelle. Nous avons mis au point deux outils d’enquête, l’un pour les femmes (Women’s VOICES) et l’autre pour les agents de santé (Health Workers’ VOICES). Ces outils comprennent des échelles permettant de mesurer des éléments dans les domaines clés des résultats de gouvernance de CARE : l’autonomisation des femmes et des membres de la communauté ; l’autonomisation des professionnels de la santé ; et des espaces négociés élargis, inclusifs et efficaces dans lesquels les deux groupes peuvent effectivement interagir pour améliorer la prestation et les résultats des services de santé.
Atteindre les populations les plus vulnérables et marginalisées pour réduire les inégalités : CARE se concentre sur la réduction de la pauvreté et des inégalités dans le monde, et sur l’amélioration de la justice sociale grâce à l’autonomisation des femmes, des filles et d’autres populations vulnérables et marginalisées. CARE a travaillé dans plusieurs pays pour mettre en œuvre des programmes et des activités visant à réduire les inégalités :
- Au Bangladesh, CARE travaille avec GlaxoSmithKline et le gouvernement du Bangladesh pour s’assurer que les mères et les enfants des régions reculées du pays reçoivent les services de santé maternelle et infantile appropriés et nécessaires, y compris des informations et des méthodes de planification familiale. CARE a travaillé avec ces partenaires sur l’initiative des agents de santé communautaires, afin de développer un cadre qualifié de prestataires privés de soins de santé maternelle et infantile qui peuvent compléter les services gouvernementaux dans les zones reculées où le système de santé publique ne fonctionne pas de manière adéquate. Ces prestataires privés qualifiés sont des femmes issues des communautés elles-mêmes, qui reçoivent une formation gouvernementale sur l’accouchement assisté par du personnel qualifié et qui sont rémunérées pour leurs services, soit par le biais de programmes d’allocations gouvernementales, soit en échange d’une rémunération de la part des clients (ces prestataires rencontrent les communautés et les autorités locales pour fixer des tarifs que tout le monde peut payer). La prochaine phase du projet comprendra une formation spécifique sur l’information, les méthodes et les services de planification familiale. Ce cadre de prestataires privés qualifiés réduit la dépendance à l’égard des prestataires non qualifiés et, en fin de compte, réduit les inégalités géographiques et de richesse dans l’accès aux services de santé essentiels.
- En Éthiopie, le projet TESFA a ciblé les adolescentes mariées qui sont difficiles à atteindre, les plus vulnérables et les plus isolées socialement au sein de leur communauté. L’objectif principal du projet était d’améliorer leur santé sexuelle et reproductive, en mettant particulièrement l’accent sur l’amélioration de l’accès à la planification familiale et sur le renforcement de leur autonomie économique. L’initiative a permis de tirer des enseignements sur la manière d’atteindre un sous-groupe isolé de filles, de les recruter dans le programme et de faciliter leur processus d’autonomisation, y compris leur accès à l’information et aux services de PF. À la fin du projet, l’accès aux services de PF avait considérablement augmenté, l’utilisation actuelle de la contraception moderne passant de 51 % à 78 %.
Grâce à l’initiative SAFPAC (Supporting Access to Family Planning and Post Abortion Care), CARE soutient la fourniture de services de planning familial et d’autres services essentiels de santé sexuelle et reproductive dans le cadre de sa réponse d’urgence au Népal et en Syrie, pour les personnes les plus touchées et les plus vulnérables en raison de la situation d’urgence et du conflit. Au Népal, CARE a fourni des kits d’accouchement propres et des kits de dignité aux femmes vivant dans les zones rurales les plus touchées et travaille avec des partenaires, tels que l’UNFPA et les ONG locales, pour garantir l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive vitaux (planning familial, accouchement sans risque, traitement des viols et des IST). En Syrie, CARE apporte un soutien financier, technique et matériel à une ONG locale pour fournir des services complets de planification familiale aux femmes syriennes desservies par 6 centres de santé dans les gouvernorats d’Idleb et d’Alep.
Veiller à ce que les besoins des femmes et des filles en matière de planification familiale et de santé génésique soient pris en compte dans les activités de développement, d’urgence et de réponse post-conflit : La programmation de CARE en matière de santé sexuelle, reproductive et maternelle s’inscrit dans le continuum de l’urgence au développement afin de répondre aux besoins des plus vulnérables, en particulier les femmes et les filles. CARE travaille avec des partenaires tels que le FNUAP et le HCR pour atteindre les personnes les plus vulnérables dans les situations d’urgence et de crise.
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Depuis 2011, l’initiative SAFPAC (Supporting Access to Family Planning and Post-Abortion Care in Emergencies) de CARE a permis de réduire le nombre de grossesses non désirées et de décès dus à des avortements pratiqués dans des conditions dangereuses en fournissant des services de planification familiale et de soins post-avortement aux populations touchées par une crise dans cinq pays où les besoins en matière de santé sexuelle et reproductive sont importants : Tchad, Djibouti, RD Congo, Mali et Pakistan. Les interventions de base comprennent 1) offrir aux prestataires de soins de santé une formation axée sur les compétences, assortie d’une évaluation clinique et d’un accompagnement ; 2) assurer un approvisionnement continu en produits de santé génésique à tous les établissements de santé et renforcer les pratiques de gestion des stocks ; 3) effectuer régulièrement des visites de supervision dans les établissements de santé ; et 4) mobiliser les communautés pour les sensibiliser à la planification familiale et modifier les normes qui empêchent les femmes d’avoir accès aux services de planification familiale. Dans le même temps, l’initiative a renforcé la capacité institutionnelle de CARE à soutenir la programmation en matière de santé sexuelle et reproductive dans le cadre de ses interventions d’urgence. Actuellement, l’initiative soutient la prestation de services de planification familiale et d’autres services essentiels de santé sexuelle et reproductive dans le cadre de la réponse d’urgence de CARE au Népal et en Syrie (voir ci-dessus). Entre juillet 2011 et mai 2015, le projet SAFPAC a touché 98 658 nouvelles utilisatrices de méthodes contraceptives modernes dans les cinq pays (avec une population de plus d’un demi-million de femmes en âge de procréer), dont 57 % ont choisi des méthodes à longue durée d’action (implants ou dispositifs intra-utérins).
- CARE s’est également engagé à répondre aux besoins en matière de PF et de SR dans les situations d’urgence et d’après-conflit grâce à son leadership et à son engagement au sein du Groupe de travail interagences sur la santé reproductive dans les situations de crise (IAWG). CARE siège au comité directeur de l’IAWG, où elle a plaidé avec succès pour l’inclusion de la planification familiale dans l’ensemble minimal de services initiaux pour la santé génésique dans les situations de crise (Minimum Initial Service Package for Reproductive Health in Crisis Situations – MISP).
Renforcer la volonté politique et mobiliser l’action à tous les niveaux pour assurer la responsabilité des engagements : Au niveau mondial, CARE a activement contribué aux processus clés visant à définir des normes et des engagements pour assurer l’accès universel à un planning familial de haute qualité, fondé sur les droits, et à renforcer les systèmes pour assurer une responsabilité significative de tous les acteurs afin de respecter ces engagements. Les points forts de ce travail sont les suivants :
- CARE a été l’un des quatre représentants de la société civile au sein du groupe de travail sur la responsabilité de la stratégie mondiale des Nations unies pour la santé des femmes, des enfants et des adolescents, qui a élaboré des principes directeurs et des structures pour le suivi et la responsabilité de la stratégie mondiale aux niveaux mondial, national et infranational.
- CARE a consacré une part importante du temps de son personnel au soutien de FP2020, notamment en soutenant l’adhésion au groupe de travail sur les droits et l’autonomisation de FP2020. Ce groupe a contribué à l’élaboration des principes de droits et d’autonomisation de FP2020 et au développement d’indicateurs de droits pour mesurer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de FP2020. CARE continue de plaider pour l’inclusion du feedback généré par les citoyens sur les services de PF dans les systèmes de suivi et de responsabilité de FP2020.
- CARE a contribué à une consultation multipartite convoquée par l’Institut Guttmacher pour développer un ensemble d’indicateurs pertinents et mesurables en matière de santé sexuelle et reproductive pour le cadre des objectifs du Millénaire pour le développement de l’après-2015.
Veiller à la mise en œuvre de politiques et de programmes fondés sur les droits, efficaces et culturellement adaptés, qui répondent aux besoins des communautés : Depuis 2011, CARE travaille dans le sud du Tchad pour améliorer l’accès à des services de planification familiale de qualité pour les populations hôtes et déplacées à l’intérieur du pays (IDP) desservies par le système de soins de santé primaires du gouvernement.
- Cette initiative met l’accent sur les méthodes contraceptives réversibles à longue durée d’action (LARC) et sur des conseils complets afin de s’assurer que les femmes obtiennent la méthode qui répond le mieux à leurs besoins et à leurs préférences. Lorsque CARE a commencé ce travail, les directives nationales pour la prestation de services de santé sexuelle et reproductive limitaient les services de LARC aux hôpitaux. En outre, ces lignes directrices exigent que les infirmières et les sages-femmes soient supervisées par un médecin lorsqu’elles fournissent des services de LARC. Ces conditions ont effectivement empêché de nombreuses femmes au Tchad d’accéder aux services de LARC. CARE a contribué à modifier ces directives en travaillant main dans la main avec le gouvernement local et les communautés pour démontrer que les infirmières et les sages-femmes peuvent fournir ces services de manière sûre et efficace dans les centres de santé si elles reçoivent une formation basée sur les compétences et une supervision régulière. S’appuyant en grande partie sur cet effort commun, le ministère de la Santé a organisé une série d’ateliers avec des partenaires clés (par exemple CARE, UNFPA et un affilié de l’IPPF) pour produire la politique nationale de planification familiale de 2013, qui, entre autres, autorise la prestation de services LARC dans tout centre de santé primaire par toute infirmière ou sage-femme formée, indépendamment de la présence d’un médecin.
- À l’autre bout du spectre, CARE a travaillé avec des fonctionnaires locaux, des responsables de l’application de la loi et des dirigeants communautaires pour les sensibiliser aux politiques et lois nationales existantes qui protègent le droit des femmes aux services de santé sexuelle et reproductive. La loi nationale de 2002 sur la santé sexuelle et reproductive (2002) protège le droit des femmes à bénéficier de la planification familiale, sans le consentement de leur père ou de leur mari et sans tenir compte de leur statut matrimonial. Cependant, lorsque CARE a commencé son travail, de nombreuses personnes, y compris des officiers de police, ne connaissaient pas cette loi et pensaient qu’il était illégal de fournir des services de planification familiale à des femmes jeunes ou non mariées et à des femmes sans que leur partenaire le sache ou l’autorise. Après que plusieurs hommes ont déposé des plaintes officielles auprès de la police concernant l’utilisation par leurs épouses de services de planification familiale sans leur consentement, CARE a rencontré des officiers de police locaux pour discuter de la loi nationale sur la santé sexuelle et reproductive et du droit des femmes à bénéficier de services de santé sexuelle et reproductive. Non seulement les agents ont fini par soutenir la loi, mais ils ont également demandé plus d’informations sur les différentes méthodes de planification familiale et leurs avantages. En réponse, CARE a organisé deux ateliers pour la police sur la loi nationale relative à la santé sexuelle et reproductive, les droits en matière de santé sexuelle et reproductive, le planning familial et l’espacement des naissances. Depuis lors, la police a animé des ateliers similaires pour des groupes d’hommes et les prestataires de soins de santé ainsi que les femmes ont indiqué qu’ils avaient envoyé leurs maris à la police pour vérifier et expliquer la légalité de l’utilisation de contraceptifs. Par conséquent, CARE a fait de la connaissance et de la compréhension des dispositions de la loi nationale sur la santé sexuelle et reproductive par toutes les parties prenantes une bonne pratique.
Développer des approches pour lever les obstacles sociaux et de genre à l’utilisation accrue de la planification familiale : Depuis le sommet de Londres, CARE a continué à renforcer ses connaissances et sa base de données pour catalyser des changements significatifs dans les normes sociales et de genre qui restreignent la santé et les droits. L’une des principales approches utilisées par CARE est l’analyse et l’action sociales (AAS), un processus de dialogue participatif qui permet aux hommes, aux femmes et aux jeunes d’explorer et de remettre en question les normes sociales, les croyances et les pratiques qui façonnent leur vie et leur santé.
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L’approche ASA a été utilisée dans le cadre de l’Initiative pour les résultats (IR), un projet de quatre ans mené au Kenya, en Éthiopie et au Rwanda dans le but d’accroître et de maintenir l’utilisation de la planification familiale en s’attaquant aux obstacles sociaux et culturels sous-jacents à la planification familiale, y compris les normes liées au genre. Le projet a catalysé un dialogue continu avec les hommes, les femmes et les jeunes sur la façon dont les rôles de genre limitent la planification familiale et a fourni des modèles de communication et d’utilisation équitables de la planification familiale. Au Kenya, les résultats du projet ont révélé une augmentation significative de l’utilisation actuelle de la planification familiale moderne entre la ligne de base et la ligne d’arrivée : l’utilisation du planning familial moderne a augmenté de 17,2 % chez les femmes (de 34 % à 51,2 %) et de 24,3 % chez les hommes (de 27,9 % à 52,2 %). Les femmes qui ont participé aux dialogues de l’ASA étaient nettement plus susceptibles d’utiliser des méthodes modernes de planification familiale. L’utilisation déclarée du PF moderne par les femmes était significativement associée à une plus grande communication avec le conjoint, au contrôle de leurs propres revenus monétaires et à l’efficacité personnelle dans l’utilisation du PF. Les hommes étaient nettement plus susceptibles d’utiliser le PF moderne s’ils déclaraient approuver fortement le PF et s’ils avaient des convictions plus équitables en matière de genre. Lors d’entretiens qualitatifs, des hommes et des femmes ont décrit comment les dialogues communautaires s’attaquaient aux mythes et aux idées fausses, normalisaient la discussion sur le PF et en amélioraient l’acceptabilité. Les exemples publics de couples prenant des décisions conjointes en matière de PF et utilisant des modèles de PF ont semblé légitimer la communication et la prise de décision conjointe avec les conjoints en matière de PF, en particulier pour les hommes. Les femmes ont décrit le soutien du partenaire comme un facteur clé de l’utilisation du PF, offrant des avantages pratiques et émotionnels ; cependant, les femmes ont souligné l’importance de leur capacité à accéder au PF à l’insu et avec le soutien de leur partenaire lorsqu’elles sont confrontées à l’opposition de ce dernier. Les couples ont déclaré que l’amélioration de la communication contribuait à l’augmentation des ha au niveau du couple.
- De même, en Éthiopie, l’évaluation du projet a fait état d’un changement significatif dans l’utilisation du planning familial, où l’utilisation actuelle du planning familial par les femmes est passée de 32 % à 61 % et par les hommes de 38 % à 82 %. La communication entre conjoints est positivement et significativement corrélée aux niveaux d’exposition au projet RI et est positivement associée à l’utilisation du PF pour les hommes et les femmes dans l’enquête sur les ménages. CARE continue d’aborder la question du genre et des normes sociales dans ses programmes de santé sexuelle et reproductive.
- CARE a récemment réalisé une cartographie qui a révélé que l’approche SAA a été adaptée et utilisée pour des projets de santé sexuelle et reproductive, y compris le planning familial, dans plus de 10 bureaux nationaux de CARE. Les leçons et les expériences tirées de l’utilisation de l’approche et certains des résultats ont été partagés avec les partenaires lors de conférences internationales clés, notamment la Conférence internationale sur la planification familiale (2013) et Women Deliver (2013).
- Le succès de l’ASA dépend de la création d’un cadre efficace d’agents de changement : Le personnel de CARE/les animateurs d’ASA prennent conscience de la manière dont leurs propres hypothèses, croyances et attitudes en matière de genre, de pouvoir et de sexualité influencent leur travail, et acquièrent des compétences concrètes pour faciliter des dialogues productifs sur le genre, la sexualité et le pouvoir. CARE est en train d’élaborer du matériel de formation pour les animateurs d’ASA afin de développer des compétences clés en matière d’animation et de fournir des outils et des conseils pour catalyser les dialogues communautaires en vue d’un changement social.
L’approche SAA a également été utilisée pour améliorer l’utilisation du planning familial chez les adolescentes mariées en Éthiopie par le TESFA. En travaillant avec les principaux “gardiens” des adolescentes mariées pour réfléchir de manière critique aux obstacles à l’utilisation du planning familial et aux conséquences négatives des restrictions d’accès aux services, il a été possible de soutenir les groupes d’adolescentes les plus marginalisés et invisibles pour qu’ils accèdent aux informations et aux services de planning familial. À la fin du projet, l’utilisation de méthodes modernes de planification familiale avait augmenté de 27 points de pourcentage parmi les adolescentes ciblées.