Le 7 décembre, le gouvernement du Soudan du Sud a lancé aujourd’hui son engagement FP2030, poursuivant ainsi une démarche entamée en 2017 avec l’engagement FP2020 du pays. En lançant son engagement, le gouvernement a également publié des documents complémentaires clés, la politique de santé reproductive et le plan de mise en œuvre chiffré, dans le cadre de sa reconnaissance du rôle de la planification familiale dans la réalisation des objectifs de développement du pays et de la nécessité d’accélérer le taux de prévalence de la contraception moderne afin de récolter le dividende démographique.
S’exprimant lors du lancement, la ministre de la santé du Sud-Soudan, Mme Yolanda Deng Juac, a déclaré : “Le gouvernement du Sud-Soudan s’engage à atteindre un taux de prévalence contraceptive de 20 % pour les contraceptifs modernes pour toutes les femmes, en plaçant la planification familiale au centre du développement national afin d’exploiter le dividende démographique et de garantir la santé sexuelle et reproductive et les droits des femmes et des filles d’ici à 2030.”
Le Sud-Soudan s’est engagé à augmenter l’allocation budgétaire du secteur de la santé de 2 % à 12 % (environ 81,1 millions de dollars), dont 3 % seront alloués à la planification familiale, y compris l’achat de contraceptifs et de produits de santé reproductive d’ici à 2025.
Le ministre Deng Juac a ajouté que le Soudan du Sud s’était engagé à ce que tous les établissements de santé et toutes les communautés offrent un accès sans entrave à des informations sur la santé sexuelle et reproductive (SSR) et les contraceptifs, fondées sur les droits de l’homme et répondant aux besoins des adolescents et des jeunes, d’ici à 2026. Ils se sont en outre engagés à réduire de 20 % les pratiques néfastes telles que les mariages d’enfants et de 11 % les grossesses d’adolescentes, en augmentant les services d’information et de santé sexuelle et reproductive adaptés aux adolescents et aux jeunes, ainsi que les services de contraception, par le biais d’approches innovantes, diversifiées et participatives.
Elle a ajouté que, par l’intermédiaire du département de suivi et d’évaluation du ministère de la santé, celui-ci institutionnalisera et harmonisera la production, la collecte, le stockage, l’analyse et la diffusion de données désagrégées, y compris des données sur les adolescents et les jeunes, d’ici à 2023.
Le Sud-Soudan s’est engagé à élaborer des politiques et des programmes ancrés dans les droits de l’homme afin de promouvoir la demande et la fourniture de services de santé sexuelle et reproductive aux populations difficiles à atteindre, notamment les personnes déplacées à l’intérieur du pays en raison d’un conflit ou d’une catastrophe naturelle, les réfugiés, les pasteurs nomades et les personnes marginalisées, d’ici à 2026.
S’exprimant lors du lancement, le Dr Sheila Macharia, directrice générale du FP2030, Hub de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique australe, a félicité le Soudan du Sud pour les progrès qu’il a accomplis depuis 2017, lorsqu’il a rejoint la communauté des décideurs en matière de planification familiale qui a abouti au lancement des engagements nationaux en matière de planification familiale.
“Je tiens à féliciter le gouvernement du Sud-Soudan et ses partenaires pour le travail inlassable qu’ils ont accompli afin de lancer les engagements nationaux en matière de planification familiale. Je tiens à saluer le rôle crucial joué par le gouvernement pour faire de ce projet une réalité depuis qu’il s’est joint aux responsables de l’engagement en faveur de la planification familiale en 2017.”
Elle a ajouté que le Sud-Soudan offrait l’occasion idéale de montrer comment programmer la planification familiale dans un contexte de conflit et de déplacements, ce qui constituerait une occasion d’apprentissage importante pour l’ensemble du partenariat FP2030.
Le lancement des engagements du Sud-Soudan porte à 25 le nombre de pays ayant pris des engagements au titre du programme FP2030. Ils s’inscrivent dans un contexte national marqué par un manque de données sur l’utilisation du planning familial, des mythes négatifs et des idées fausses sur les effets secondaires des contraceptifs, et un manque flagrant d’informations pour les adolescents et les jeunes. La société civile et les organisations de jeunes demandent au ministère de la santé de s’associer au secteur privé pour garantir la disponibilité d’un large éventail de méthodes et collecter des données afin de documenter la réalisation des engagements pris par le pays.