C’est en fin d’après-midi que la Jeep blanche s’arrête devant un complexe rattaché à l’un des plus grands camps pour les familles fuyant la guerre civile au Sud-Soudan. Accompagnée de deux agents de la police des Nations unies, une femme sort et passe à vive allure devant un conteneur maritime rouillé dans lequel se trouve l’homme qui l’a prétendument violée moins de 24 heures plus tôt.
Dans un pays où les enquêteurs des Nations unies affirment que les violences sexuelles restent ignorées bien qu’elles aient atteint des “proportions épiques” – une enquête a révélé que 70 % des femmes vivant dans ces camps ont déclaré avoir été violées depuis l’éclatement du conflit en décembre 2013 – il s’agit d’un rare exemple d’action entreprise.
L’incident présumé illustre non seulement la triste réalité à laquelle sont confrontées les femmes dans le camp tentaculaire de protection des civils de Malakal, mais aussi les lacunes des forces internationales de maintien de la paix et la nature improvisée de la justice dans ce qui est censé être un lieu de sécurité pour 33 000 personnes.