Malgré les doutes des militants de la santé, le ministère central de la santé reste attaché aux contraceptifs injectables controversés pour les femmes.
Le ministre de la santé de l’Union, JP Nadda, a répondu aux questions de la Lok Sabha en citant les contraceptifs injectables comme l’une des nouvelles mesures prises par le Centre dans le cadre de son programme de planification familiale.
Les injections contenant de l’acétate de médroxyprogestérone (DPMA) ont été approuvées pour le programme central de planification familiale (FPP) par le Drug Technical Advisory Body en septembre 2016, ce qui en fait le sixième contraceptif fourni gratuitement par le gouvernement, après la stérilisation féminine, la stérilisation masculine, les DIU, les préservatifs et les pilules. Ils sont également considérés comme les moins chers.
Toutefois, comme l’ont souligné les activistes, l’un des effets secondaires les plus graves de l’injection est la perte de densité osseuse, mentionnée comme avertissement sur le Depo-Provera, le nom de marque sous lequel le DPMA est vendu aux États-Unis, comme on peut le voir sur le site web de la FDA.
Les effets secondaires les plus immédiats vont de l’irrégularité menstruelle à l’aménorrhée, en passant par la prise de poids, les maux de tête, les vertiges, la baisse de la libido et les ballonnements, comme le mentionnent une série de rapports et un article de l’Economic and Political Weekly.
En septembre 2015, bien avant que le DPMA ne soit approuvé par l’organe consultatif, 70 organisations de santé, activistes et médecins, tels que Jan Swasthya Abhiyan, Sama, Action India, Delhi Science Forum, TARSHI, etc, ont écrit au ministre de la santé pour lui faire part de toutes ces préoccupations.
Pourtant, vendredi, lors d’une série de questions sur le programme indien de planification familiale, M. Nadda a cité les contraceptifs injectables comme l’une des nouvelles mesures mises en œuvre par le Centre cette année, au même titre que la Mission Parivar Vikas.
Le programme de planification familiale de l’Inde s’est largement concentré sur des mesures axées sur les femmes.
Celles-ci ont souvent eu des conséquences malheureuses. Le ministère de la santé a également dû présenter des données sur les incidents survenus dans le cadre du programme, et plus particulièrement de la campagne de stérilisation. Les données ont révélé qu’il y avait eu 162 décès dus à des campagnes de stérilisation en 2013-2014, 140 en 2014-2015 et 113 en 2015-2016.
Il y a eu 3 767 échecs en 2013-14, 5928 en 2014-15 et 7960 en 2015-16. Le nombre de complications en 2013-14 était de 437, 134 en 2014-15 et 78 en 2015-16.
Le ministère a également détaillé ses dépenses en matière de planification familiale, 69046,06 lakhs en 2014-15 et 77057,88 lakhs en 2015-16, centrées principalement sur 10 États à forte concentration : Bihar, Chhattisgarh, Himachal Pradesh, Jammu & ; Kashmir, Jharkhand, Madhya Pradesh, Odisha, Rajasthan, Uttar Pradesh, Uttarakhand. Toutefois, ces montants ont également fait l’objet de critiques.
En juin 2016, la Population Foundation of India, qui a également pris position contre les injections de DPMA, a publié une étude indiquant que l’Inde avait désespérément besoin d’augmenter son budget de planification familiale si elle espérait atteindre l’objectif promis de couvrir 48 millions de nouveaux utilisateurs d’ici 2020. Le Centre devrait dépenser près de 15 800 milliards de roupies et plus, au cours de la période 2013-2020.