Les taux d’utilisation des préservatifs féminins sont faibles dans toute l’Afrique subsaharienne. Les programmes ont traditionnellement présenté les préservatifs féminins comme un moyen d’autonomisation des femmes ; cependant, les normes de genre qui prévalent en Afrique subsaharienne attribuent la prise de décision en matière de sexualité aux hommes, ce qui suggère que l’acceptation masculine est impérative pour une utilisation accrue. Cette étude a examiné les données recueillies en 2011 sur les perceptions et les expériences en matière de préservatifs féminins auprès d’hommes au Zimbabwe, au Nigéria et au Cameroun.
L’étude a révélé que les avantages perçus des préservatifs féminins par rapport aux autres méthodes de protection étaient l’augmentation du plaisir, l’efficacité et l’absence d’effets secondaires. Les hommes célibataires et mariés préféraient utiliser des préservatifs féminins avec des partenaires stables plutôt qu’occasionnels, et à des fins de contraception plutôt que de protection contre les infections. Au Cameroun et au Nigeria, où les taux de contraception sont plus faibles qu’au Zimbabwe, les hommes préfèrent les préservatifs féminins comme moyen de contraception. Son acceptabilité en tant que méthode de protection contre l’infection par le VIH est plus grande au Zimbabwe, pays fortement touché par le sida, que dans les deux autres pays. Au Cameroun, certains hommes ont déclaré utiliser régulièrement des préservatifs féminins lors de rencontres occasionnelles. L’utilisation du préservatif féminin par les partenaires stables des hommes n’est acceptable dans aucun des pays.
Les auteurs concluent que ces résultats montrent qu’il est important de tenir compte des contextes locaux et de cibler à la fois les hommes et les femmes dans les campagnes de promotion de l’utilisation du préservatif féminin.